LE CARILLON 1959/60…LES COUSINS… CHABROL …

Publié le par Serge Dutfoy

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Une fois de plus, mon titre peut faire craindre le pire, mais il ne s’agit pas de nostalgie.
Je n’ai aucune envie d’avoir à nouveau 18 ans ni de revivre les folles années yé-yé, d’autant plus que j’ai toujours trouvé cette musique (yé-yé) des plus sommaires. Quoiqu’en écoutant certaines platitudes actuelles, on en viendrait presque à regretter le temps de « salut les copains » !
Vous vous en doutiez, je préférais déjà « pour ceux qui aiment le jazz », Brassens ou la musique classique, c’est comme ça…
N’empêche, encore un !
C’est donc à propos de Chabrol que je tiens à faire cette chronique.
C’est là aussi un souvenir très précis, son premier film pour moi, fut « les Cousins »  (et pas « le beau Serge » son premier film que j’ai vu beaucoup plus tard mais dont le titre ne pouvait pas me laisser indifférent…)
Le film « les Cousins » est sorti en 1959, mais j’ai le sentiment de l’avoir vu en 1960 à Saint-Quentin, en tous cas, je suis affirmatif, c’était au défunt cinéma le Carillon, rue des Toiles. C’était sans doute l’année où j’ai raté le bac, mais où je commençais néanmoins à entrevoir dans un proche avenir des études supérieures, hors de Saint-Quentin.
C’est que depuis la classe de seconde, j’allais au Ciné-Club (pratique incompréhensible à l’époque des DVD par milliers et des films-culte), et que grâce à quelques-uns de nos dévoués profs de lettres ou de philo, je commençais à comprendre que le cinéma pouvait avoir pour sujet autre chose que l‘aventure, le peplum ou le western (pour les jeunes lecteurs, une traduction approximative : films à effets spéciaux…).

 

 

chabrolweb.jpgJ’avais aimé l’humour et le côté cynique et cruel de la galerie de portraits d’étudiants ( ?) présentée dans ce film (avec un Jean-Claude Brialy plus que parfait) et Claude Chabrol dont j’avais déjà du voir la mine gouailleuse dans des magazines genre « cinéma 59 » m’est tout de suite apparu comme quelqu’un qui méritait d’être suivi, quelqu’un qui avait un certain regard sur le monde, sur la société, dont on se sentait proche, un peu « cousin »!
Quelques années ont passé et nous apprenons que Chabrol (qui a fait depuis une bonne soixantaine de films) a passé les 80 ans et qu’il vient de mourir.
C’est le sort réservé, je le crains, à nous autres humains, d’autant plus qu’on avance en âge.
Et le plus dur à accepter pour nous qui survivons (pour le moment), c’est de sentir qu’une certaine idée de la civilisation dont nous sommes issus, qu’une certaine culture (osons le mot) disparaît pour faire place à un monde qui nous sera de plus en plus étranger.
La liste est longue de ceux que l’on pensait immortels, faisant à jamais partie du paysage du cinéma, de la littérature, du jazz et que l’on considérait comme nos proches sans les connaître, comme nos repères, nos références et qui sont passés de l’autre côté !
Alors, peut-être que nous aurons moins de regrets d’abandonner la planète ronde dont le fonctionnement, les valeurs nous échappent chaque jour un peu plus.
Mais rassurez-vous, j’ai encore des tas de projets avant…
Et en hommage, un petit portrait de l’artiste (aux crayons aquarellables) qui date du temps où j’allais quitter la fonction publique.
Il faudra que je m’y remette un de ces jours, il n’y a pas que la couleur numérique, quand même !


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C
<br /> magnifique illustration du carillon !<br /> <br /> <br />
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